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Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/81

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fait de mes hôtes, et voulant m'exprimer à leur manière, je leur dis : Tio tusand million dievul, snö och frost ! helvede siörna ! sacraments-ka skogar ! men satan's god folk[1] ! Mon compliment parut très-agréable, et l’on but à ma santé.

Le major Tideman voulut aussi raccompagner avec son fils. Le père vint avec moi à quatre milles, chez un de ses amis qui avait une belle maison sur le bord du lac d’Alsen, qui se décharge dans le grand-lac, et le fils voulut m’accompagner jusqu’à dix milles, dans la Laponie de Jämeteland, chez le directeur de la fonderie de Gustave-berg.

Sur le chemin, j'entrai dans une vieille église, et je vis sur l’autel le portrait de Luther à la tête des quatre évangélistes : ce qui ne m’étonna guères moins que d’y voir un jeu d’orgue. Je passai la nuit à Mörsil, ou je trouvai beaucoup plus d’accommodemens que dans les gästgifvare-gôrdarnas du sud de la Suède ; j'aurais bien désiré aller faire une visite épiscopale chez les prêtres d’Offerdal et d’Undersôker, mais comme je

  1. Dix mille millions de diables, de neige et gelées ! enfer de lacs ! sacrement de bois ! mais bonnes gens de satan !
    La traduction ne rend pas trop bien cette manière de parler par hyperboles.