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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/195

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M’armant donc de courage je passai sur le terrain même où était cette porte et après quatorze ou quinze milles je fus me présenter à Lermon’s Field, chez Sir John O’Flaharty, en qui je fus loin de rien trouver de féroce : j’en reçus au contraire un accueil charmant : le pays depuis Galway, se nomme Eyre Connaught, mais n’est pas encore Conomara. Dans bien des endroits il est assez bien cultivé et quoique peu visité il n’a rien d’effrayant. La vue du lac Carrib a quelque chose de majestueux que l’on ne saurait s’empêcher d’admirer ; il est couvert d’isles, dont le grand nombre est cultivé. Si on demande leur nombre, on est sùr que l’on répondra 365, une pour chaque jour de l’année : j’ai vu trois lacs en Irlande qui en avaient la même quantité, ou plutôt, c’est pour s’éviter la peine de compter, que les paysans donnent ce nombre plutôt qu’un autre.

Quoique ce mélange d’eau et de terre flatte la vue, il rappelle aussi à un etranger les inondations de quelques grandes rivieres et cette idée en diminue la beauté. Rien au monde ne pourrait me faire croire que ces lacs devraient exister et je suis bien convaincu que lorsque l’industrie aura fait quelques progrès de plus, on les verra disparaitre les uns après les autres.

On voit quelques curiosités dans ce voisinage : la pierre est ici de la même espèce qu’auprès de l’Abbaye de Killmacduagh et comme dans cet endroit, on y voit des rivieres souterraines qui paraissent et disparaissent souvent : ce n’est cependant que par intervalle et on en peut toujours suivre le cours : on a profité dans un endroit, de la voute naturelle pour faire passer le chemin dessus : dans un autre, on avait