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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/327

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" Tout ce qu’à mon cochon la faim qui te dévore
" Pourra t’induire à faire, au même instant sois sùr,
" Ma main sur toi chétif, saura le faire encore.

A ces mots, Pady * tremble et croit pourtant bien dùr
Sans y porter la dent de rendre la pecore.
Rost-beef ne rit jamais, Pady le sait fort bien . . .
La situation était embarrassante :
Dans sa main est la proie et la bouche béante
Il regarde l’Anglais, puis sur elle il revient
En suspens, sans oser se décider à rien.

Une idée à la fin à Pady se présente :
" Soit, dit il, j’y consens. " D’un air déterminé
Et tout joyeux, il approche son nez
De certain orifice,
Dont il parait avec délice
Respirer le parfum ; puis il y met le doigt
L’enfonce, le retire, et le porte a sa bouche,
Et l’y replonge encore, en regardant tout droit
L’Anglais entre les yeux .... roide comme une souche,
Le pauvre Rost-beef cependant,
Le regardait sans lui rien dire
Et crut à la fin plus prudent,
(Ne sachant trop s’il devait rire),
De lui laisser partager son cochon
Que d’infliger lui-même au sire,
La peine du tallion.



  • Ces diminutifs, sont deux termes d’amitié que les Anglais emploient souvent, l’un pour désigner un petit cochon et l’autre, un grand Ministre.
  • Pady le diminutif de Patrick, qui sert souvent à désigner un Irlandais ou même l’Irlande, comme John Bull, où Jac Pudding l’Angleterre, et Sawney l’Ecosse. Les gens de moyen rang, distinguent aussi les trois pays dans leur swaft sous les noms de pudding, cakes, and potatoes.