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Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/52

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qu’elle fut dans la situation de la plupart des pays sur le Continent, où les Goths, les Vandales et autres barbares se succédaient les uns aux autres.

Les Grecs semblent offrir un éxemple à peu près pareil : leur pays n’était pas beaucoup plus grand, il était comme l’Irlande, divisé en petites principautés et qui pis est, en petites républiques, sans avoir de chéfs suprême comme l’Allemagne et l’Irlande, qui put les contenir par son autorité : aussi était il déchiré de guerres intestines, de nations à nations et de villes à villes : cependant quel peuple dans l’univers, a porté les sciences et les arts à un plus haut point de perfection.

La fureur des partis, avaient toutes fois été poussée si loin, deux cents ans avant l’arrivée des Anglais sur leurs côtes, que la nation était affaiblie et était tombée dans un état de barbarie dont l’Europe ne faisait que de sortir ; peutêtre même, le progrès des lumieres sur le continent contribua-t-il à leur chute en Irlande en privant le pays de gens sçavans et paisibles, que la crainte avoit forcée d’y prendre asyle.

Il reste encore quelques monumens qui ont echappés à la rage du tems et des factions ; on peut encore consulter quelques ordonnames des roys d’Irlande qui prouvent que la Nation avait atteint un haut degrés de Civilisation.

Le général Vallancey, dans ses recherches ingénieuses sur les antiquités d’Irlande a fait une découverte singuliere qui constate évidemment les traditions qui s’étaient conservées par les habitans sur leur origine. Plaute dans une de ses comédies