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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/109

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L’ÉCRIN DU RUBIS

gorge d’une éclatante blancheur dont les globes petits, mais fermes et d’une rondeur régulière et pleine, harmonisaient si parfaitement leur profil avec la ligne souple de la nuque et l’attache menue de l’épaule.

Sybil qui me guettait et dont je croisai à cet instant le regard, m’apprit d’un malicieux sourire glissé entre ses longs cils et plein de la fierté que lui causait l’hommage de mon émoi, que rien ne lui en avait échappé.

Bravant la confusion que j’en avais, et pendant que la soubrette donnait aux ondulations le dernier coup de peigne, j’attachai mes yeux, avec la force d’un baiser qui mord, sur cette chair juvénile et laiteuse que sollicitait le désir. J’en lisais le frémissement passionné dans la langueur qui subitement avait voilé l’éclat du regard de Sybil.

Quelques minutes après nous étions seules. À peine debout, d’un léger effacement de ses épaules, chemise et robe glissant le long de son corps, vinrent s’arrondir sur le tapis, à ses pieds, comme une corbeille d’œillets blancs et de pervenches autour d’une statue d’Aphrodite.

Un jour elle s’enhardit à des attouchements. Elle était assise à mes pieds ; ma robe arrêtée aux genoux laissait dépasser sous elle une lourde dentelle d’Irlande qui se