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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/111

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L’ÉCRIN DU RUBIS

verte elle en parcourut les étapes depuis le moment où elle eut franchi la délicate collerette de ma culotte !

— Oh ! que faites-vous ? lui dis-je à mi-voix, quand je sentis qu’après s’être attardée à en chiffonner la dentelle, à papillonner en baisers pressés sur le jour des entre-deux, elle s’engageait par le côté taillé en sabot sur le satin de ma chair !

S’abreuvant de la chaleur de mon corps, sa main avait, en effet, passé l’ourlet de mon bas de tulle.

— Sybil, Sybil, que faites-vous ? répétai-je d’une voix plus doucement émue encore.

Un frisson l’avait secouée tout entière au premier contact de ses doigts effilés avec le duvet de ma peau. Leurs papilles frémissantes parcoururent mon épiderme avec des effleurements de barbes de plume. Les yeux clos, la tête renversée en arrière sur le fauteuil, à demi-pâmée déjà, rougissante de mon plaisir et voulant m’en dissimuler la première honte, je rabattis sur son visage dans un suprême effort de ma pudeur délicieusement outragée, ma robe qu’elle avait peu à peu inconsidérément soulevée.

Mais, dans le même instant, cédant aux forces de la nature, je lui abandonnai les dernières approches de la béante échancrure au fond de laquelle un rehaut de carmin assombri marquait dans un ovale de crêpelure noire la ligne médiane d’un oméga de chair ivoirine.

Agenouillée maintenant entre mes jambes que j’avais