Aller au contenu

Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
L’ÉCRIN DU RUBIS

ments celui où, par le trou d’une serrure ou l’entrebâillement d’une porte, une femme ayant laissé choir son appareil de jupes, lui apparaissait semblable à un délicieux petit berger Watteau, son coquet pantalon de batiste, ou sa culotte de satin moulant avec grâce sa cuisse ronde, et le bas de soie noir ou perle affinant sa jambe nerveuse et l’attache de sa cheville ?

Qui n’a connu et recherché le piquant spectacle des traîtresses descentes d’omnibus, quand la jupe ramassée jusqu’au genou, découvrait ces blancheurs graduées d’ombre sur lesquelles se détachait un mollet soyeux, cambré dans une bottine lacée ou à boutons montant jusqu’à mi-jambe ?

Quelles expositions de blanc plus réussies que celles qui se donnaient autrefois aux Courses, quand cette gracieuse pose d’une jambe croisée sur l’autre trouvait dans son décor des effets dont elle n’a plus l’esprit aujourd’hui.

« Du côté des voitures surtout, le coup-d’œil était ravissant, lisons-nous dans une page de la Vie Parisienne. Imaginez-vous une rangée de femmes court vêtues, assises ou plutôt renversées sur leurs fauteuils Tronchon, une jambe posée par dessus l’autre, montrant avec cette témérité que donne aux femmes leurs pantalons, tout ce qu’on cache d’ordinaire avec tant de sollicitude ; et puis quelques-unes d’entre elles se livrant à des occupations, à des soins de toilette presqu’aussi