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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/153

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L’ÉCRIN DU RUBIS

verts. À peine se trouva-t-il seul, qu’il s’en saisit avec volupté : « Je croyais la voir, la toucher en palpant ce qui venait de la porter ; mes lèvres pressèrent un de ces bijoux, tandis que ma main égarant la nature, et trompant son but sacré, remplaçait le sexe par excès d’exaltation… Les expressions plus claires se refusent. La chaleur qu’elle avait communiquée à l’insensible objet qu’elle avait touché subsistait encore et lui donnait une âme… Un nuage de volupté couvrit mes yeux. »

Qui expliquera, en effet, cette vocation de la volupté pour ce qui n’est que représentation, évocation, symbole figuré ? Tout l’ensorcelant prestige du pantalon et de la culotte tient à ce mystère.

Autant et plus que la chaussure, ils sont l’objet d’un fétichisme auquel peu de gens refusent leur dévotion. Le pantalon est, en effet, le schéma linéaire de la partie du corps dont nos mœurs ont fait le siège de la damnation. Qu’il soit d’une longueur démesurée comme sous l’Empire et la Restauration, où il eut à braver les révoltes de la pudeur, ou qu’il soit réduit aux proportions de l’affreux cache-sexe dont je ne sais quel mauvais goût a voulu nous affubler, sa forme a une éloquence qui, pour être différente selon la grâce et le maniéré de la coupe, emprunte son principe à la valeur symbolique de ses lignes.