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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/155

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L’ÉCRIN DU RUBIS

1773, sur laquelle figure le sieur N. Pantalon, dont on nous dit « qu’il est connu sous ce nom par la quantité qu’il en a faits, tant pour hommes que pour dames, très commodes pour monter à cheval ».

Sous le vocable de caleçon, on peut dire que ce fripon accessoire avait été de tous les temps, et par moment, notamment à la Cour des Médicis et dans la Venise de la Renaissance, l’objet d’une recherche qui ne le voulait que de satin, taffetas, « veloux », toile d’or ou d’argent, « très proprement et mignonnement fait. » Déjà, la Femme en connaissait toute l’action sur la sensualité. Elle faisait de ses chausses une chose si friande que l’on pouvait douter qu’elles n’eussent d’autres raisons d’être si coquettes que de préserver du froid ou des accidents des vertugadins. Et Henri Estienne observait avec malice qu’elles servaient bien plutôt à attirer les dissolus qu’à se défendre contre leur impudence. Comme disait aussi Brantôme à propos de ces dames qui mettaient tant de curiosité à habiller leur jambe avec toute la mignardise possible, ce n’était point pour la cacher sous leur jupe ou leur cotillon, mais bien pour en faire parade quelquefois ; « car l’on ne se plaît point tant en soi que l’on n’en veuille faire part à d’autres de la vue et du reste ».

Je sais par moi-même de quel piment se relève la délicieuse sensation que j’ai d’être, suivant le mot de jadis, « culletée » selon le goût le plus mignard, à l’idée de