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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/210

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L’ÉCRIN DU RUBIS

dité de la robe. Cette illusion devient réalité avec ces toilettes de jour et de soirée qui ont des finesses d’épiderme, si fluides, écourtées et spéculaires que leur parure nous met encore plus nues qu’en chemise et comme prêtes pour le suprême abandon, avec ces lingeries de soie ou de fil de main, ces riens du tout de chemises et de pantalons qui ne sont que prétextes à soutenir quelque riche dentelle pour voiler seulement

Le gazon où s’assied Éros.

Jamais ce petit dieu polisson n’inspira plus directement la Mode qui, jusque dans les qualificatifs passionnés piqués après les créations de la rue de la Paix, — Aveu charmant, Dernière étreinte, Je me donne, Trouble certain, Prends-moi, — est une évocation de charnel nonchaloir et une provocation au péché. En un mot, jamais la Mode, de pair d’ailleurs avec la littérature et les mœurs, ne fut plus complaisamment érotique, en nous faisant un spectacle de tous les instants de la partie de notre corps qui est la dilection du désir et dont, à travers les stylisations les plus diverses, la robe lui fit toujours l’attrait de l’aventure au cours des rencontres de la rue et du monde.

« En effet, écrit M. Marcel Barrière dans son livre La Plastique Féminine, les grands dilettantes de l’amour ont toujours eu la passion des belles jambes, des jambes sculpturales, au modelé irréprochable, telles que dans