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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/219

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L’ÉCRIN DU RUBIS

auxquelles nos excentriques fashionables ont l’imprudence de se confier, quand ce n’est pas de dessein réfléchi que quelques-unes vont jusqu’à laisser leurs fesses à visage découvert sous la jupe bâillante.

— Vous êtes de ce nombre, petite polissonne de Renée, et vous voilà maintenant, depuis l’indiscrétion dont vous fûtes au Grand Prix la victime résignée, circulant de main en main, fixée sur la plaque, où, entre vos jambes, genoux gentiment écartés, votre robe s’oubliant indolemment sur le chaud velouté des cuisses, la loupe fouillera dans l’ombre dégradée le relief du seuil entre gazon où l’amour dépose ses offrandes.

Je sais bien vos raisons et quelles douceurs sensuelles vous recherchez en désertant l’usage de la culotte. Ce vous est une chose exquise, nue de votre agrafe de jarretelle à votre ceinture de satin, d’avoir tout le jour, en allant et venant, la perception distincte de vos cuisses qui se frôlent, de vos fesses qui ondoient, la chair sans cesse en éveil sous la caresse de l’air et les flottements frôleurs de la soie. Il vous est doux, quand vous croisez les jambes, de sentir votre bas crisser sur l’épiderme, de pressurer dans la pince de vos cuisses le contact chatouilleux de votre toison rousse. Il vous est doux au « Cliquets’ Bar », grimpée à cul nu sur le haut tabouret tapi sous votre jupe comme un amant passionné, d’enfourcher la fraîche sensation de son coin glissé entre vos jambes. Alors les coudes au comptoir, vos genoux dans ceux