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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/86

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L’ÉCRIN DU RUBIS

toutes les intentions libertines par le choix que j’en avais fait, et calculée en vue d’une prise plus sensible à la main.

Ces jours-là où j’avais prémédité de me faire faire violence, je passais une robe plus longue s’accommodant avec des dessous plus fournis que ces pauvres chemises-culottes de la dernière mode, qui, si ouvragées qu’elles soient, sont réduites au rôle de cache-sexe. Par dessus une chemise largement bordée de dentelle, je mettais un pantalon de grande coquetterie, tantôt étroit, tantôt juponné et à plis très fins, arrêté à un demi pan du genou, et d’une variété infinie de décoration : points de Paris incrustés, riche guirlande de broderie à la main sur fils tirés et Valenciennes, bouillonnés de tulle et neige de dentelle, engrelure brodée et volant de Malines, jours tunisiens, grecque, bande d’œillets, entre-deux de cent façons, et choux de rubans chiffonnés sur le côté. Désireuse de faire à la main qui s’aventurerait dans l’obscurité de mes voiles un chemin varié de sensations tactiles semé des plus doux reposoirs, je n’avais garde de substituer à la jarretelle une aiguillette de satin à bouts d’or qui nouait le bas au corset, ni d’oublier de me parer d’une jarretière à flots de ruban ou coulissée de dentelle.

Certain jour que je supputais la chance d’une audace qui, affolée par toutes les sollicitations de ma parure, ne s’arrêterait pas à mi-chemin, j’en préparai la tentation en passant un pantalon ouvert. Assez étroit de jambe pour que la main ne s’égarât pas sur les côtés, c’était