Aller au contenu

Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Comparativement à la somme totale des dépenses, ce revenu représente un intérêt annuel d’environ trois et deux tiers pour cent, taux qui serait sans doute très faible comme résultat d’une opération purement fiscale, mais qui ne laisse pas d’être satisfaisant, ajouté aux autres avantages que la capitale a recueillis de cette belle création. »

Les cinq abattoirs ont été terminés en 1818 ; une ordonnance de police du 11 septembre de cette année fixa au 15 de ce mois l’époque où ils seraient livrés aux bouchers de Paris, et ordonna qu’à partir de ce même jour les bestiaux ne pourraient plus être conduits dans l’intérieur de cette ville aux étables et abattoirs particuliers.

En 1839, les cinq abattoirs ont rapporté à la ville de Paris un bénéfice de 1 074 475 fr. 50 c. (voir les articles particuliers pour chaque abattoir).

Abbaye (passage de l’).

Commence à la rue Sainte-Marguerite, entre les nos 13 et 15 ; finit à la rue du Four, no 18. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Il a été formé en 1841 sur la propriété de M. Mathias, et doit son nom à la prison de l’Abbaye, dont il est voisin.

Abbaye (prison de l’).

Située place Sainte-Marguerite, no 10. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Le pilori de l’ancienne Abbaye Saint-Germain-des-Prés existait encore en cet endroit au XVIe siècle.

Il fut remplacé par une prison destinée aux militaires. Le bâtiment, de forme carrée, a trois étages.

Au commencement de la révolution, l’Abbaye devint le théâtre de scènes affreuses et sanglantes. En septembre 1792, un grand nombre de détenus, parmi lesquels on comptait quelques ecclésiastiques, y furent massacrés. Parmi les victimes, se trouvaient le comte de Montmorin de Saint-Hérem, ministre des affaires étrangères sous Louis XVI, et l’abbé l’Enfant, prédicateur de Joseph II.

Mesdemoiselles de Sombreuil et Cazotte, qui nous ont laissé de touchants exemples de piété filiale, furent également enfermées à l’Abbaye.

Le 10 novembre 1794, madame Roland sortit de celle prison pour monter sur l’échafaud.

Abbaye (rue de l’).

Commence à la rue de l’Échaudé, nos 16 et 18 ; finit à la rue Saint-Germain-des-Prés, nos 13 et 15. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair est 18. Sa longueur est de 168 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

L’Abbaye Saint-Germain-des-Prés, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Pour faciliter l’aliénation de ce vaste domaine, les administrateurs des biens nationaux firent dresser un plan sur lequel on traça deux rues.

La 1re, partant de la place Saint-Germain-des-Prés, devait se terminer à la rue des Petits-Augustins ;

La 2me, prenant naissance à la rue de l’Échaudé, devait aboutir à la rue Saint-Benoît, en coupant, pour atteindre cette dernière voie publique, une partie des propriétés portant aujourd’hui les nos 9 et 11.

Presque tous les actes de vente renfermèrent l’obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire aux rues projetées.

La 1re reçut son exécution et fut ouverte telle qu’on l’avait tracée sur les plans annexés aux ventes (c’est aujourd’hui la rue Saint-Germain-des-Prés) ;

La 2me, celle qui nous occupe, ne fut percée que jusqu’à sa rencontre avec la rue Saint-Germain-des-Prés.

On lui donna d’abord le nom de rue de la Paix, puis celui de rue de l’Abbaye.

Une décision ministérielle du 9 floréal an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. 74 c. Cette largeur a été maintenue par une ordonnance royale du 29 avril 1839, qui autorise le prolongement de la rue de l’Abbaye jusqu’à la rue Saint-Benoit. Toutefois, cette disposition ne peut être exécutée qu’après que la ville de Paris aura été autorisée à acquérir les immeubles ou portions d’immeubles qui ne sont pas grevés de la servitude de livrer sans indemnité le terrain nécessaire à ce prolongement.

Les constructions de la rue de l’Abbaye sont toutes à l’alignement. Il existe sous cette voie publique une conduite des eaux de l’Ourcq (voir Germain-des-Prés, église Saint).

Acacias (petite rue des).

Commence au boulevart des Invalides, no 24 ; finit à la place de Breteuil. Pas de numéro. Sa longueur est de 240 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Ouverte en 1790, elle porta d’abord le nom d’avenue Montmorin. M. le comte de Montmorin de Saint-Hérem, ministre des affaires étrangères sous Louis XVI, était propriétaire de terrains situés près de cette communication.

Elle prit ensuite le nom de Petite-rue-des-Acacias (voyez l’article suivant).

La largeur de cette voie publique est de 17 m. 55 c. Quelques portions de terrain sont sujettes à retranchement. Il existe sous cette rue une conduite des eaux de l’Ourcq (partie comprise entre le boulevart des Invalides et la rue Masseran.)

Acacias (rue des).

Commence à la rue Neuve-Plumet, no 5 ; finit à la rue de Sèvres, nos 112 et 114. Pas de numéro. Sa longueur est de 315 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

En vertu des lettres-patentes du 13 septembre 1782, registrées au Parlement le 20 du même mois, les admi-