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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/120

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préaux, de galeries ; on y comptait plusieurs grandes cours, une entre autres si spacieuse qu’on y faisait les exercices de chevalerie et qu’elle en avait pris le nom de cour des joûtes. Dans la suite, l’hôtel de Saint-Paul où l’on respirait un air fétide, produit par le voisinage des égouts et des fossés de la ville, fut abandonné par nos rois, qui préférèrent le palais des Tournelles. L’hôtel de Saint-Paul abandonné tombait en ruine lorsqu’on 1516 François Ier voulut en vendre une partie à Jacques Genouillac, dit Gaillot, grand-maître de l’artillerie. Sur cet emplacement on établit dans la suite l’Arsenal. Toutes les autres parties de cette habitation furent successivement vendues, et aux XVIe et XVIIe siècles on ouvrit sur leur terrain des rues dont les noms rappellent les principaux ornements du palais de Charles V.

Cendrier (rue du).

Commence à la rue du Marché-aux-Chevaux, nos 20 et 22 ; finit à la rue des Fossés-Saint-Marcel, nos 25 et 27. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 2 bis. Sa longueur est de 77 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Cette rue a été ouverte sur le clos de la Cendrée (locus Cinerum). Le nom de Cendrier n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle à la date du 7 septembre 1818, et une ordonnance royale du 24 avril 1837, ont fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. La propriété no  1 est alignée ; celle no  3 est soumise à un retranchement de 3 m. 40 c. environ. Les constructions du côté opposé ne devront subir qu’un léger redressement.

Censier (rue).

Commence à la rue du Jardin-du-Roi, nos 21 et 23 ; finit à la rue Mouffetard, nos 175 et 177. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 480 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

On la nomma d’abord rue Sans-Chef (c’était une impasse) ; puis, par corruption, Sencée, Sentier, et enfin Censier. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé à 7 m. la moindre largeur de cette voie publique. Les constructions du côté des numéros impairs sont alignées, sauf redressement qui n’excède pas 40 c. Les maisons nos 8, 16, 18 et 20 ne sont pas soumises à retranchement ; le surplus devra reculer de 70 c. à 1 m. — Égout et conduite d’eau.

Au no  11 était la principale entrée de l’hôpital de la Miséricorde. Une inscription placée dans la chapelle de cet établissement, portait ce qui suit : Le 17 janvier 1624, M. Antoine Séguier fonda et fit bâtir cet hôpital pour cent pauvres orphelines. Le roi ordonna par lettres patentes du 22 avril 1656, que les compagnons d’arts et métiers, qui, après avoir fait leur apprentissage, épouseraient les filles de cette maison, seraient reçus maîtres sans faire de chef-d’œuvre et sans payer aucun droit de réception. Cette maison fut supprimée pendant la révolution.

Cerf (passage de l’Ancien Grand-).

Commence à la rue Saint-Denis, no  237 ; finit à la rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, no  8. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Ce passage, construit sur l’ancien roulage du Grand-Cerf, qui lui a donné son nom, a été commencé en 1824 et terminé en 1825 par M. Devaux.

Cerisaie (rue de la).

Commence au boulevart Bourdon, no  12 ; finit à la rue du Petit-Musc, nos 8 et 10. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 264 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Ouverte en 1516, sur une partie du jardin de l’hôtel royal de Saint-Paul, cette rue a remplacé une belle allée de cerisiers dont elle a retenu le nom. Depuis, elle a été prolongée de la rue de Lesdiguières au boulevart Bourdon. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35 et 37 sont alignées ; le surplus de ce côté n’est soumis qu’à un faible retranchement. Les propriétés du côté des numéros pairs devront reculer de 2 m. environ. — Conduite d’eau.

L’hôtel de Lesdiguières avait son entrée dans cette rue. Il avait été construit par le fameux financier Sébastien Zamet. Ses héritiers le vendirent à François de Bonne, duc de Lesdiguières et connétable de France. Il passa ensuite par succession dans la maison de Villeroy et subit enfin le sort de toutes les grandes propriétés, qui furent morcelées pendant la révolution. Pierre-le-Grand y avait logé en 1717. En 1742, ses magnifiques jardins ne contenaient plus qu’un seul monument : c’était le tombeau d’une chatte qui avait appartenu à Françoise-Marguerite de Gondy, veuve d’Emmanuel de Créqui, duc de Lesdiguières. On y lisait une épitaphe dont le tour élégant révèle un égoïsme bien naïf :

Cy gist une chatte jolie.
Sa maîtresse qui n’aima rien
L’aima jusqu’à la folie.
Pourquoi le dire ? on le voit bien.

Chabanois (rue de).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 22 et 21 ; finit aux rues Rameau, nos 9 et 11, et Sainte-Anne, nos 52 et 54. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 165 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

« Louis, par la grâce de Dieu, etc… Ordonnons, voulons et nous plait ce qui suit : — Article 1er. Il sera ouvert aux frais du sieur Claude-Théophile-Gilbert