Aller au contenu

Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


politiques ont entraîné la ruine de l’établissement de Richard-Lenoir et tranché trop tôt cette honorable existence.

Dans les bâtiments jadis occupés par la belle filature dont nous venons de parler, existe depuis quelques années une institution dont la nature et l’importance ne sont pas sans quelque analogie avec ce qui précédait : nous voulons parler de l’École des arts industriels et du commerce, fondée en 1832 par M. Pinel-Grandchamp et dirigée par lui avec un zèle et une habileté qui ont imprimé à cette création un caractère remarquable d’utilité publique. Grâce à l’enseignement de toutes les sciences qui se rattachent à la haute industrie, comme aussi par la force des études, par la distinction des professeurs et la composition du conseil de perfectionnement où figurent les sommités de la science, cette institution a pris rang parmi les établissements qui répondent le mieux aux besoins de l’époque actuelle. — La galerie magnifique où fut donnée la fête impériale a été conservée presque dans son état primitif ; elle forme aujourd’hui une espèce d’académie de dessin. Ce respect, cette religion des souvenirs, honorent le fondateur de cet établissement. Il a senti qu’il existait entre la pratique des arts industriels et leur enseignement des rapports si intimes que la gloire de la première se reflète sur l’autre ; et puis c’est une heureuse manière de stimuler le zèle des élèves que d’honorer la mémoire des hommes qui ont, comme Richard-Lenoir, si noblement concouru aux progrès de notre industrie nationale.

Chartière (rue).

Commence aux rues Saint-Hilaire, no 11, et Fromentel ; finit à la rue de Reims, no 8. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 110 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette rue était presque entièrement bordée de constructions vers 1260. En 1300 elle s’appelait, selon Sauval de la Charretière. Guillot et le Rôle de 1313 écrivent de la Chareterie. Elle est nommée rue de la Charrière dans l’acte de fondation du collége de Marmoutiers en 1328, et des Charettes par Gilles Corrozet. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés situées sur les deux côtés aux encoignures de la rue de Reims, sont à l’alignement.

Chartres-du-Roule (rue de).

Commence aux rues de Monceau, no 25, et de Valois, no 1 ; finit au chemin de ronde de la barrière de Courcelles et à la barrière de ce nom. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 439 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

C’était, avant 1778, le chemin de Courcelles. À cette époque, M. le duc d’Orléans fit élargir ce chemin et lui donna le nom de rue de Chartres, en l’honneur de son fils aîné. Un arrêté de l’administration centrale du département de la Seine, en date du 12 thermidor an VI, porte « La rue de Chartres située à Monceau prendra le nom de rue de Mantoue.» Cette dénomination lui fut donnée en mémoire de la reddition de la ville de Mantoue par les Autrichiens à l’armée Française le 14 pluviôse an V. Une décision ministérielle du 25 messidor an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, elle a repris sa dénomination primitive. Aucune construction du côté des numéros pairs ne devra subir de retranchement ; le côté opposé est presque entièrement aligné. — Conduite d’eau depuis la rue de Monceau jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Au no 4 est l’entrée du parc de Monceau que M. le duc d’Orléans fit dessiner en 1778.

Chartres-Saint-Honoré (rue de).

Commence à la rue Rohan, no 2, et à la place du Carrousel ; finit à la place du Palais-Royal, no 237, et à la rue Saint-Thomas du Louvre, no 19. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 123 m. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Elle a été ouverte sur l’emplacement de l’hôpital royal des Quinze-Vingts, en vertu des lettres-patentes du 16 décembre 1779, registrées au parlement le 31 du même mois. Cette rue fut exécutée sur une moindre largeur de 7 m. 80 c., et reçut le nom de Chartres (voyez l’article précédent). — Par arrêté de l’administration centrale du département de la Seine, en date du 2 thermidor an VI, elle prit le nom de rue de Malte en commémoration de la prise de Malte par les Français le 12 juin 1798, lors de l’expédition d’Égypte. — Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 a rendu à cette voie publique sa dénomination primitive. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette rue. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Chartreux (passage des).

Commence à la rue de la Tonnellerie, nos 61 et 63 ; finit à la rue Traînée, nos 7 et 9. Sa longueur est de 52 m. — 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Lettres-patentes. — « Louis…, voulons et nous plaît ce qui suit : Il sera ouvert, rue Traînée, vis-à-vis la porte latérale de l’église Saint-Eustache, suivant la direction indiquée au plan qu’ont fait dresser les curé et marguilliers un passage de dix pieds de largeur, lequel sera dirigé dans la longueur de deux maisons ; l’une appartenant au sieur Carré, l’autre aux chartreux, et débouchera sous les piliers des halles, au coude qui se trouve rue de la Tonnellerie. Les chartreux pourront faire reconstruire, aux deux côtés du passage, un puits et une pompe en rem-