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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/201

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devint propriété nationale. Par suite d’une expertise, faite le 14 décembre 1792, l’État conçut le projet de percer une rue qui, partant de celle des Fontaines, passerait par la rue Neuve-Saint-Laurent, et de là, traversant le couvent des pères de Nazareth, irait aboutir à la rue Notre-Dame-de-Nazareth. Ce percement ne fut effectué que jusqu’à la rue Neuve-Saint-Laurent. Son ouverture et sa dénomination furent autorisées par une décision ministérielle du 25 avril 1807, signée Champagny. Sa largeur fut fixée à 10 m. Cette largeur a été maintenue par une ordonnance royale du 14 janvier 1829. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Éloi (rue Saint-).

Commence à la rue de la Vieille-Draperie, nos 23 et 25 ; finit à la rue de la Calandre, nos 20 et 22. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 110 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Cette rue a été ouverte sur une partie de l’église et du monastère bâtis par saint Éloi, orfèvre et trésorier du roi Dagobert. — Suivant un concordat passé entre Philippe-le-Hardi et l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés en 1280, cette rue s’appelait alors Savateria. Un plan de 1738 l’indique encore sous le nom de la Savaterie, auquel on a substitué celui de Saint-Éloi. — Une décision ministérielle à la date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 2, 4 et 6 devront avancer sur la voie publique. La propriété située entre les nos 6 et 16 et la maison no  4 sont alignées. — Conduite d’eau.

Dans cette rue était située l’église Saint-Martial. Elle fut bâtie sous le règne de Dagobert, devint paroisse en 1107 et fut démolie en 1722.


Élysée (palais de l’).

Situé dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, no  59. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Ce palais fut bâti par le comte d’Évreux en 1718, sur les dessins de l’architecte Molet. Madame de Pompadour en étant devenue propriétaire, l’augmenta, l’embellit et l’occupa jusqu’à sa mort. Louis XV l’acheta du marquis de Marigny, pour en faire l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires. On changea ensuite sa destination, et cet hôtel servit de garde-meuble de la couronne en attendant qu’on eût achevé le bâtiment de la place Louis XV (aujourd’hui de la Concorde). Enfin, en 1773, il eut pour propriétaire M. de Beaujon, qui en fit son séjour ordinaire et y réunit tout ce que les arts et le luxe pouvaient produire de plus exquis. Nicolas Beaujon le vendit, le 12 août 1786, au sieur Joseph Durney, qui l’acheta pour le compte de sa majesté. Il est dit dans l’arrêt du 3 novembre de la même année : « que le roi destine ce palais pour loger les princes et princesses que leurs voyages amèneront à Paris, ainsi que les ambassadeurs extraordinaires. » — Au commencement de la révolution, ce palais devint propriété nationale et fut vendu le 25 ventôse an VI. — Napoléon Bonaparte et plusieurs membres de sa famille ont successivement habité cet hôtel. L’empereur de Russie y logea en 1815, et le duc de Berri au commencement de la restauration. — Le palais de l’Élysée appartient à la liste civile.


Empereur (passage de l’).

Commence à la rue Saint-Denis, no  41 ; finit à la rue de la Vieille-Harengerie, no  2. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Dès l’année 1372 il est fait mention de ce passage qui doit son nom à une enseigne.


Enfant-Jésus (impasse de l’).

Située dans la rue de Vaugirard, entre les nos 134 et 136. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 137 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Celle de l’Enfant-Jésus lui a été donnée en raison de sa proximité de l’hôpital des Enfants-Malades, nommé autrefois de l’Enfant-Jésus. — Une décision ministérielle du 26 avril 1808, signée Cretet, a fixé la largeur de cette impasse à 8 m.


Enfants (rue des Bons-).

Commence à la rue Saint-Honoré, nos 192 et 194 ; finit aux rues Neuve-des-Bons-Enfants, no  1, et Baillif, no  2. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 36. Sa longueur est de 242 m. — Les numéros impairs sont du 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal ; les numéros pairs, du 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Au XIIe siècle on la nommait chemin qui va à Clichy. Au commencement du XIIIe, elle portait la dénomination de ruelle par où l’on va au collége des Bons-Enfants. Au XIVe siècle c’était la rue aux Écoliers-Saint-Honoré, et en dernier lieu, la rue des Bons-Enfants. — « Arrêt du conseil d’état du roi (8 janvier 1680). Sa majesté estant en son conseil, a ordonné et ordonne que les propriétaires de la rue des Bons-Enfants, des deux côtés d’ycelle, seront tenus de faire retrancher leurs bastimens suivant les alignemens marquez au plan, et les propriétaires remboursez à cause du retranchement. Ordonne en outre sa majesté, que le bastiment dépendant du Palais-Royal et faisant enclave sur la d. rue, sera desmoly et retranché dans toute l’étendue de la place nécessaire pour l’élargissement de la d. rue des Bons-Enfants, suivant le d. plan, et que les propriétaires des maisons de la d. rue et celles des rues Neuve-des-Bons-Enfants et Saint-Honoré, qui sont à l’opposite des deux bouts de la d. rue, seront tenus de contribuer suivant les advantages qu’ils en retireront. Fait au conseil d’état du roi, sa majesté y étant, tenu à Saint-Germain-en-