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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/332

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architecte de cet hôpital. Ce portique est composé de trois colonnes doriques sans canelures ; elles supportent une frise et un fronton sans ornement. Cette entrée de l’établissement est d’une belle simplicité. La construction de l’hôpital Beaujon, la formation de l’hôpital Saint-Antoine, permirent bientôt de démolir les parties les plus malsaines de l’Hôtel-Dieu, et d’essayer plusieurs systèmes d’assainissement qui ont réduit ses tables de mortalité au chiffre des hôpitaux les plus favorablement situés.

En pénétrant sous le péristyle de l’Hôtel-Dieu, on aperçoit à gauche la statue de saint Vincent-de-Paul, à droite est celle de Monthyon. On voit ensuite un grand vestibule sur lequel ouvrent les bureaux, les salles de garde, les amphithéâtres, deux grandes salles de chirurgie. Le grand escalier est décoré des portraits des médecins et chirurgiens les plus célèbres de cet hôpital. Plusieurs tables d’inscriptions rappellent les diverses ordonnances relatives aux dotations de cet établissement, depuis celle de Philippe-Auguste jusqu’à celles de Louis XVI. — Une dernière inscription reproduit en entier cette ode célèbre que Gilbert composa à l’Hôtel-Dieu :

« Au banquet de la vie infortuné convive,
» J’apparus un jour… et je meurs !…
» Je meurs, et sur ma tombe où lentement j’arrive
» Nul ne tiendra verser des pleurs !… »
· · · · · · · · · · · · · · ·

Au dessous est écrit : Gilbert, 8 jours avant sa mort, 22 ans.

En 1842, la dépense s’est élevée pour l’Hôtel-Dieu, à 
 462,512. 99
Pour l’annexe, à 
 227,546. 19

Ensemble 
 690,059. 18

La mortalité dans l’Hôtel-Dieu a été de 1 sur 7/59.

Dans l’annexe de 1 sur 11/04.

Voici l’état des dépenses faites pour les hôpitaux et hospices dans le courant des années ci-après, savoir :

1810 
 9,349,163. 41
1820 
 9,405,084. 60
1830 
 10,654,623. 97
1840 
 12,259,976. 92

Pendant ces dernières années, l’administration des hospices a réalisé de grandes améliorations : un établissement annexe de l’Hôtel-Dieu, organisé dans la rue de Charenton, a déjà produit d’heureux résultats. Plusieurs autres travaux importants ont été exécutés. Sur le Pont-au-Double s’élevait un bâtiment contenant des salles de malades. Cette construction malsaine vient d’être détruite. Les deux bâtiments bordant la rivière ont été diminués de longueur pour rendre le Pont-au-Double en entier à la circulation. Les constructions de la rive droite ne communiquaient à la rive opposée qu’au moyen du pont Saint-Charles, sur lequel on avait établi une galerie vitrée ; mais depuis longtemps l’administration municipale désirait former sur la rive gauche un quai en prolongement de celui de Montebello ; l’exécution en avait même été prescrite par une ordonnance royale du 22 mai 1837. Ce projet vient d’être réalisé au moyen du dédoublement du bâtiment Saint-Charles, opéré en 1840. Avant de faire ce changement qui devait diminuer de 200 lits environ le nombre nécessaire au service de l’hôpital, on construisit un bâtiment parallèle à celui Saint-Charles et qui aboutit à la rue du Fouarre. Cette création se rattache à un système d’ensemble dont nous allons parler. Il est question de placer en entier l’Hôtel-Dieu sur la rive gauche de la Seine. Ses constructions seraient limitées par les rues du Fouarre, Galande, du Petit-Pont et le quai de Montebello en supprimant les rues de la Bûcherie et Saint-Julien. On établirait trois autres corps de bâtiments en harmonie avec celui qui vient d’être élevé dans la rue du Fouarre. Les nouveaux bâtiments contiendraient ensemble 360 lits qui, ajoutés aux 264 que renferment les constructions du quai, formeraient un total de 624. Le bâtiment de la rue du Fouarre a été élevé sous la direction de M. Huvé, architecte, auteur du projet que nous venons d’indiquer.

Hôtels (rue des Petits-).

Commence à la rue des Magasins ; finit à la place de La Fayette, no  5. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 228 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Cette rue a été ouverte en 1827, sur les terrains appartenant à MM. André et Cottier. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 31 janvier 1827. Cette voie publique a pris sa dénomination des petits hôtels qui y furent construits. Sa largeur est de 12 m. — Éclairage au gaz (compe Française). (Voyez Abattoir, rue de l’).

Houssay (rue du).

Commence à la rue de Provence, nos 46 et 48 ; finit à la rue de la Victoire, nos 27 et 29. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 99 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

« Louis, etc… Notre bien aimé Gabriel, Isaac Duée de la Boulaye, chevalier, conseiller en nos conseils, maître des requêtes ordinaire de notre hôtel, intendant de justice, police et finances en notre province de Béarn, nous ayant fait représenter qu’il est propriétaire d’un terrain situé rue de Provence et aboutissant rue Chantereine, en face de la rue des Trois-Frères, dont l’alignement a été marqué en exécution de nos lettres-patentes du 25 octobre 1777 ; qu’il a établi sur le dit terrain dont l’étendue est médiocre, un corps d’hôtel pour sa demeure dans les constructions duquel il n’a pu se conformer entièrement à la projection de l’alignement indiqué pour la dite rue des Trois-Frères ; que connaissant cependant combien il serait utile et convenable à la commodité de