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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/481

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Musée (rue du).

Commence à la place du Musée ; finit à la place du Palais-Royal, nos 231 et 233. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 117 m. — Les numéros impairs sont du 1er arrondissement, quartier des Tuileries ; les numéros pairs dépendent du 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Elle est ainsi désignée en 1290 : Vicus de Fromentel et de Frigido-Mantello. En 1313 et depuis, elle est appelée indifféremment Froit-Mantel, Froid-Manteau, Froit-Mantyau, etc. Cette voie publique a été longtemps habitée par des filles de mauvaise vie. La rue Froidmanteau se prolongeait autrefois jusqu’à la galerie méridionale du Louvre, et débouchait sur le quai par un guichet qui existe encore. — En vertu d’une décision ministérielle du 16 février 1839, signée Montalivet, et rendue sur la demande des propriétaires riverains, cette voie publique a reçu le nom de rue du Musée. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette rue dont la largeur actuelle est de 4 m. 90 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Musées (les).

Parmi les établissements les plus curieux de la capitale, les musées doivent être placés au premier rang. Mais pour analyser les beautés qu’il renferment, un volume suffirait à peine. Nous nous bornerons à rappeler ici l’époque de leur fondation en indiquant seulement leurs principales richesses.

musée d’artillerie.
Situé place Saint-Thomas-d’Aquin. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cet établissement a été fondé par une loi du 24 floréal an II (14 mai 1794). On commença par rassembler les armes rares et curieuses qui avaient été recueillies dans les maisons provenant d’émigrés, et dans quelques dépôts établis pendant la révolution. Ces richesses furent placées jusqu’en 1796 dans le couvent des religieux Feuillants ; mais ce musée passa bientôt sous la direction de l’artillerie et les armes furent transportées dans les bâtiments des Jacobins réformés, appartenant au domaine national. Les conquêtes de la France en Italie, en Espagne et en Allemagne, augmentèrent successivement le musée d’artillerie.

Les diverses collections dont se compose ce magnifique établissement, sont distribuées dans cinq grandes galeries. Les anciennes armes défensives, telles que cottes de mailles, cuirasse, casques, boucliers et autres sont placées dans la pièce la plus vaste, qu’on nomme galerie des Armures. Les collections d’armes offensives, les modèles de tous les systèmes d’artillerie, une grande quantité d’autres modèles d’armes de toute espèce, de machines et d’instruments servant à l’artillerie, occupent les quatre autres galeries.

Dans chacune de ces quatre galeries, on a établi en face des croisées, un râtelier garni d’armes portatives tant anciennes que modernes, depuis l’arquebuse à mèche jusqu’au fusil à platine percutante.

Cette curieuse collection a éprouvé de grandes pertes dans deux circonstances politiques bien différentes, à l’époque de l’invasion étrangère, en 1814 et 1815, et dans les journées de juillet 1830.

Les ennemis nous enlevèrent plusieurs caisses énormes d’armes précieuses qui sont restées la proie du vainqueur. En 1830, le peuple prit pour sa défense la plus grande partie des anciennes armes du musée, mais après la lutte presque toutes furent rendues.

musée dupuytren.
Situé dans la rue de l’École-de-Médecine, en face de la rue Hautefeuille. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

En octobre 1834, M. Orfila, doyen de la faculté de médecine de Paris, fut consulté par Dupuytren sur une clause du testament olographe par lequel ce dernier léguait à la faculté une somme de 200 000 francs, pour fonder une chaire d’anatomie pathologique interne et externe. M. Orfila engagea le célèbre chirurgien à modifier cette clause du testament. « Votre legs, lui dit-il, sera plus utile à l’enseignement et plus honorable à votre famille, si vous déclarez que vous léguez à la faculté les 200 000 fr. pour l’établissement d’un Muséum d’anatomie pathologique, à la condition que le ministre et le conseil royal de l’Université, en acceptant ce legs, consentiront à créer une chaire pour l’enseignement de cette science. Ce Muséum portera votre nom, et la postérité la plus reculée ne pourra oublier votre bienfait. »

Dupuytren qui d’abord ne goûta pas cette idée, l’accueillit ensuite avec faveur. « Si je suis assez heureux pour guérir, avant un an vous aurez la chaire et le Musée ; si je ne me rétablis pas, je compte sur vous, dit-il à l’honorable doyen. » — Le double vœu de Dupuytren a été fidèlement rempli par son digne collègue. La clause n’ayant pas été modifiée, l’Université n’était tenue qu’à créer une chaire. Les 200 000 fr. légués pour cet objet furent versés le 20 juillet 1835, par les héritiers de Dupuytren, sa fille et son gendre (M. et Mme de Beaumont) qui eurent la générosité d’acquitter de leurs propres deniers les droits de mutation, afin que la somme restât complète. Mais en même temps, le ministre et le conseil royal de l’Université, sur la proposition de M. Ortila, donnaient la somme nécessaire pour la création du Muséum.

Le savant Cruveilhier, selon le vœu de son illustre ami, fut appelé à la chaire nouvelle, et le 2 novembre 1835, le docteur Broussais, en séance publique de la Faculté de Médecine, prononça le discours d’inauguration du Musée Dupuytren.

musées du louvre.

Par décret du 27 juillet 1793, la Convention ordonna