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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/498

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l’ancien cloître Notre-Dame, dont elle a retenu le nom. — Une décision ministérielle du 4e jour complémentaire de l’an XI, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 14 m. 50 c. Propriété no 2, pas de retranch. ; no 4, doit avancer sur ses vestiges actuels ; 6, ret. 50 c. à 1 m. 20 c. ; 8, ret. t m. 20 c. à 2 m. 20 c. ; 10, 12, 14 et 16 avanceront sur leur vestiges actuels 18 et 20, ret. réduit 1 m. ; 22 et 24, ret. réduit 4 m. 50 c ; 26 et 28, ret. réduit 2 m. 80 c. ; 30, alignée. — Conduite d’eau entre les rues Massillon et d’Arcole.

L’église Saint-Jean-le-Rond était située dans le cloître Notre-Dame ; nous en traçons ici l’origine. Les fonts baptismaux de l’église de Paris étaient anciennement à Saint-Germain-le-Vieux, qui portait alors la dénomination de Saint-Jean-Baptiste ; dans la suite ils furent transférés près de la cathédrale, dans une chapelle bâtie pour cet usage. Cette chapelle, abattue en même temps que les anciennes églises de Notre-Dame et de Saint-Étienne, fut rebâtie au pied de la tour septentrionale de la nouvelle basilique. Le style d’architecture de Saint-Jean-le-Rond paraissait dater du xiiie siècle ; le portail était beaucoup plus nouveau. Lebœuf remarque qu’autrefois dans cette église, et peut-être même à l’entrée de la cathédrale, se terminaient juridiquement certaines affaires ecclésiastiques. C’était un reste de coutume qui rappelle ce qui se pratiquait plus anciennement aux portiques des grandes églises. Le cartulaire de Saint-Magloire renferme un acte qui finit par ces mots : Fait dans l’église de Paris auprès des cuves. On lit aussi dans l’ouvrage intitulé : Recherches sur la Chirurgie, que les médecins s’assemblaient autrefois à la cuve Notre-Dame. Saint-Jean-le-Rond servait dans les anciens temps de paroisse aux laïques qui habitaient le cloître Notre-Dame. On démolit cette église en 1748 ; les fonts baptismaux, les fondations et le service divin furent transférés à Saint-Denis-du-Pas, qui depuis cette époque s’appela Saint-Denis et Saint-Jean-Baptiste. Le savant Ménage, Henri Boileau, avocat général, et le théologien Jean-Baptiste Duhamel, furent inhumés dans l’église Saint-Jean-le-Rond.

Notre-Dame (rue Neuve-).

Commence au Parvis Notre-Dame ; finit à la rue de la Cité. Pas de numéro impair ; un seul numéro pair qui est 2. Sa longueur est de 76 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Maurice de Sully, évêque de Paris, fit bâtir cette rue en 1163, pour servir de communication directe à l’église Notre-Dame. Cette voie publique ne porta d’abord que le nom de rue Neuve. On commença à la désigner au xiiie siècle sous la dénomination de rue Neuve-Notre-Dame.

« Séance du primidi, 21 brumaire an II. — La section de la Cité annonce que le théâtre qui portait le nom de Palais-Variété, a déclaré vouloir se nommer théâtre de la Cité ; elle ajoute qu’elle désirerait que le Pont, le Parvis et la Rue ci-devant Notre-Dame, s’appelassent Pont, Parvis et Rue de la Raison. Une discussion s’élève à ce sujet : plusieurs membres demandent l’ordre du jour ; le conseil général adopte l’ordre du jour sur la première proposition, et, sur la motion d’un membre et la demande de la section, le conseil général arrête que la section de la Cité, le Parvis, le pont Notre-Dame, la rue Notre-Dame se nommeront désormais, Section, Parvis, Pont et rue de la Raison. » (Registre de la commune, tom. 22, pag. 13 303). — Une décision ministérielle à la date du 13 brumaire an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 16 m. Le 22 mai 1837, une ordonnance royale déclara d’utilité publique, l’exécution immédiate de l’alignement du côté gauche de cette rue. Cette disposition a été aussitôt effectuée. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau entre la rue de la Cité et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

L’église Sainte-Geneviève-des-Ardents était située dans cette rue. Nous en traçons ici l’origine. Plusieurs maladies cruelles ravagèrent la France au xiie siècle. Vers 1130, le mal des ardents ou le feu sacré décima surtout la population parisienne ; les symptômes en étaient effrayants, les progrès rapides et les suites mortelles. Une soif brûlante dévorait les malades, leurs yeux étaient enflammés et tachés de sang, la poitrine oppressée et les entrailles déchirées. Les secours de l’art devinrent impuissants ; on implora l’assistance divine. La châsse de sainte Geneviève fut descendue de l’autel et portée en procession à la cathédrale. La nef et le Parvis étaient remplis de malades qui en passant sous ces saintes reliques, furent guéris à l’instant, à la réserve de trois incrédules, dont l’exception servit encore à rehausser la gloire de cette sainte patronne de Paris. Innocent II, qui vint dans cette ville en 1131, ordonna en commémoration de ce miracle qu’on célébrerait une fête le 26 novembre de chaque année, sous le titre d’Excellence de la Bienheureuse Vierge-Marie. Ce nom fut changé plus tard par la dévotion des fidèles, en celui de Fête du Miracle des Ardents. Vers 1202, l’église située précisément en face de la cathédrale quitta son nom de Notre-Dame-la-Petite, pour prendre celui de Sainte-Geneviève-des-Ardents. Tel est le récit d’un grand nombre d’écrivains sur la dénomination de cette église. Son origine est plus obscure ; on sait seulement que ce fut d’abord une chapelle appartenant à l’abbaye de Sainte-Geneviève. Les religieux la cédèrent, en 1202, à Eudes de Sully, évêque de Paris ; ce fut probablement alors qu’on l’érigea en paroisse. Le portail fut magnifiquement reconstruit en 1402. On voyait au milieu la statue de sainte Geneviève ; à droite était saint Jean-Baptiste, à gauche saint Jacques-le-Majeur. En 1747, Sainte-Geneviève-des-Ardents fut abattue, et, sur son emplacement, on éleva un bâtiment destiné à agrandir l’hôpital des