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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/500

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accompagné du corps municipal, vint poser la première pierre de l’édifice qui fut terminé en 1836, et consacré le 15 décembre de la même année par l’archevêque de Paris, sous le vocable de Notre-Dame-de-Lorette. Cette église, qui a coûté 2 050 000 fr., a dans sa plus grande longueur 68 m. 90 c., sa plus grande largeur est de 31 m. 85 c. et sa hauteur, prise de la coupole, a 18 m. 20 c.

Par sa construction, par ses ornements, cet édifice rappelle les églises de l’Italie. C’est la même coquetterie, la même parure mondaine ; on y cherche en vain la grandeur sévère qui inspire le recueillement. Point d’arceaux élancés, point d’ogives gracieuses de souplesse, point de clochetons dentelés, de vitraux aux dessins naïfs ; mais des dorures partout, des statues et des tableaux comme dans un musée.

Il semble que l’architecte ait voulut abaisser la religion à tous les caprices de la mode, en construisant cette église, élégante, fleurie, drapée comme le boudoir des petites maîtresses et des actrices qui viennent y prier des lèvres. Dans les compositions qui ornent les autels de palissandre, les saints ont l’air efféminé des dandys de la Chaussée-d’Antin, et les saintes lancent des regards provocateurs qui excitent une volupté toute terrestre. On y chante des cantiques, mais sur des airs de la Favorite ou de la Sirène. Le suisse a jeté aux orties son classique habit rouge et son large baudrier pour endosser l’uniforme du général Jacqueminot.

En regardant cet édifice tout couvert d’oripeaux, l’impuissance de notre époque se révèle, on sent qu’elle n’a plus la foi qui a remué les pierres de nos vieilles basiliques, et que l’art architectonique doit se borner à construire aujourd’hui des bourses, des magasins, des manufactures, des salles de concert, des cafés et des guinguettes.

Notre-Dame-de-Lorette (rue).

Commence aux rues Saint-Lazare, no 2, et des Martyrs, no 1 ; finit à la rue Pigalle. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 60. Sa longueur est de 471 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Une ordonnance royale du 21 avril 1824 autorisa la compagnie Dosne, Loignon, Censier et Constantin, à ouvrir plusieurs rues, entr’autres une de 13 m. de largeur qui aboutirait d’un côté à la rue de La Rochefoucauld, et se dirigerait vers la rue du Faubourg-Montmartre, à la jonction de celle-ci avec les rues Saint-Lazare et des Martyrs (voyez place Saint-Georges). Ce percement fut immédiatement exécuté, mais ne déboucha point dans la rue Saint-Lazare, attendu que la compagnie n’était pas propriétaire des terrains donnant sur cette rue. Il dut s’arrêter à 75 m. environ de distance de cette voie publique. Le 24 janvier 1834, une ordonnance royale déclara d’utilité publique l’exécution de ce débouché, et approuva le traité fait entre la ville de Paris et le sieur Pène. Au commencement de l’année 1835, la rue dont il s’agit était livrée dans toute son étendue à la circulation ; elle porta d’abord le nom de rue du Faubourg-Montmartre-Prolongée, puis celui de Monsieur Vatry, propriétaire d’une maison située à l’angle de la place Saint-Georges. Enfin une décision ministérielle du 10 avril 1835, signée Thiers, lui a définitivement assigné la dénomination de rue Notre-Dame-de-Lorette. Cette voie publique débouche près du chevet de l’église ainsi appelée. — Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout entre les rues Saint-Lazare et Breda. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Lazare jusqu’à la rue La Bruyère. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Notre-Dame-de-Nazareth (rue).

Commence à la rue du Temple, nos 123 et 125 ; finit à la rue du Pont-aux-Biches, no 4, et à l’impasse de ce nom. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 262 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Jusqu’en 1630 elle porta le nom de rue Neuve-Saint-Martin dont elle fait le prolongement. À cette époque, les pères de Nazareth ayant établi leur couvent dans la rue du Temple, elle prit la dénomination de rue Notre-Dame-de-Nazareth. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 14 janvier 1829, ont fixé la largeur de cette voie publique à 11 m. 50 c. La maison no 1 devra reculer de 40 c. Les autres propriétés sont alignées sauf redressement dans plusieurs parties. — Conduite d’eau depuis la rue du Temple jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Notre-Dame-de-Recouvrance (rue).

Commence à la rue Beauregard, nos 1 et 3 ; finit au boulevart Bonne-Nouvelle, no 37. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 135 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Elle a été bâtie en 1630. On la nomma d’abord Petite-Rue-Poissonnière en raison de sa proximité de la rue ainsi désignée. Sa dénomination actuelle lui vient de l’église Bonne-Nouvelle dont elle fait partie, et qu’on a appelée quelque temps Notre-Dame-de-Recouvrance. Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette dimension est portée à 8 m. Les maisons nos 21 et 23 sont alignées. Le surplus de ce côté devra reculer de 2 m. 30 c. Les maisons nos 2 et 16 sont alignées ; le surplus des numéros pairs est soumis à un retranchement de 1 m. 50 c. — Conduite d’eau entre le boulevart et la rue de la Lune. — Éclairage au gaz (compe Française).

Notre-Dame-des-Champs (rue).

Commence à la rue de Vaugirard, nos 61 et 63 ; finit au carrefour de l’Observatoire, no 32. Le dernier impair est 59 ; le dernier pair, 51. Sa longueur est de 960 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Aux XIVe et XVe siècles c’était le chemin Herbu,