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Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/165

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livre troisième

 
 Or, les souris guerrières
 Avaient pris les devants :
 Leurs bataillons mouvants
 Couvraient des toises entières.

Cependant les moineaux dépêchent des courriers,
 De la cime de leurs arbustes,
Pour dire à l’ennemi que les nobles lauriers
Ne se cueillent jamais dans les guerres injustes.
Les souris font de même avant que d’attaquer ;
De sorte que bientôt tout vient à s’expliquer.
Redoutant la potence, alors, la souris-chauve
Vers des murs en ruine avec hâte se sauve.
Et depuis ce jour-là, cachée en son réduit,
 L’infortunée
Passe à trembler de peur chaque longue journée,
Et n’ose sortir que la nuit.


Un moment de folie, hélas ! fait souvent naître
 De longs jours de regrets.
 La honte, pour le traître,
 Suit la gloire de près.