Pour fuir la persécution
Nos jeunes voyageurs s’envolèrent encore :
Et leur vol rapide et sonore
Alla s’abattre loin, dans un bosquet d’ormeaux
Dont le feuillage vert séparait deux hameaux.
Quand nos cœurs sont blessés nous allons, loin du monde,
Des oiseaux et des fleurs demander l’amitié ;
Mais les petits oiseaux, dans leur peine profonde,
Se rapprochent de l’homme et cherchent sa pitié.
Notre couple fidèle et tendre
Sentit se calmer ses tourments,
Et sous les feuilles fit entendre
De suaves roucoulements.
L’allégresse ici-bas est de courte durée
Et la paix la mieux assurée
S’évanouit en un moment.
Le couple charmant
Que l’amour embrase,
Le couple joyeux,
Comme des perles dans un vase,
A mis des œufs mignons au fond d’un nid soyeux,
Mais une vieille pie
Vient, d’une griffe impie,
Cruellement broyer
Cet espoir du foyer.
Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/260
Cette page a été validée par deux contributeurs.
258
fables