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Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/35

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33
livre premier


 Il la prit. Alors un ours morose,
Jaloux du bon morceau, lui barra le chemin.
Le renard salua son terrible voisin
Et voulut s’échapper.

 — Il me faut autre chose,
 Lui dit le vieux grognard.

— Vous faut-il deux saluts ? demande le renard
 Avec une peur mal cachée.

— Il me faut la perdrix.

 — Ce n’est qu’une bouchée,
Mais, bah ! partageons-la. Je voudrais faire plus…

— Je veux tout ; ne fais pas de discours superflus ;
Et quand j’aurai croqué cette bête emplumée,
 Foi d’ours canadien !
 Si ma faim n’est pas calmée
 Je te croquerai bien.