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Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/53

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livre premier

 
 — Tu vas servir à me repaître,
 Dit-elle avec aigreur.

La mouche eut peur
Mais elle retrouva bientôt son assurance :

 — Mon amie, à ton tour,
Dit-elle, rends-moi l’espérance !
 C’est moi qui, l’autre jour,
 T’ai sauvé l’existence,
 Lorsque ton imprudence
T’avait précipitée au fond d’un vase creux.
 Mon cœur fut généreux,
Le tien ne l’est pas moins, oh ! non, j’en suis bien sûre.

 L’araignée écoutait. Soudain
 Elle lui fit une morsure
 Et dit :

 « J’ai faim ! »