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livre deuxième


— Mais si comme alors tu raisonnes,
Compère loup, je n’aurai rien.

— Ne crains pas de friponnerie :
J’ai faim, mais je mourrais plutôt
Que pécher par gloutonnerie.

Ils furent arrivés bientôt
En face d’une laiterie.

— Entrons avec effronterie,
 Dit le renard rusé,
Puisque la porte en est ouverte
 Ce n’est pas malaisé.

Le loup, s’efforçant d’être alerte
Et ne craignant que le fermier,
Voulut bien entrer le premier.
Il fit une heureuse trouvaille :
Un fromage fort savoureux.
Il voulut être généreux :

— Tiens, partage cette mangeaille,
Dit-il au renard vagabond.