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Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/246

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elles se trouvent devenues des habitudes échappant entièrement à la sphère du raisonnement. La morale qui discute est une pauvre morale, une morale qui s’évanouira au premier souffle de l’intérêt. Ce n’est pas par le raisonnement, mais le plus souvent à l’encontre de ses suggestions, qu’on expose sa vie avec héroïsme ou qu’on se dévoue à de nobles causes.

Toutes les qualités du caractère ne s’acquièrent pas par l’éducation. Il y en d’héréditaires, conséquence d’un long passé. Ce sont les qualités de race. Des siècles sont nécessaires pour les créer.

Mais si l’éducation ne suffit pas à donner certaines qualités, elle peut au moins développer en quelque mesure, les aptitudes n’existant qu’à un faible degré. Il devrait être de toute évidence que cette éducation du caractère ne peut se faire avec des préceptes, mais uniquement par l’expérience.

Nous avons indiqué déjà le principe général des méthodes, toujours expérimentales, sur lesquelles doit reposer l’éducation. Il faudrait écrire tout un volume pour entrer dans le détail des procédés à employer suivant les cas. Je me bornerai ici à quelques exemples, choisis parmi les plus faciles.

Développement de l’esprit d’observation et de précision. — Ces qualités de caractère sont parmi les plus utiles à acquérir et pourtant des moins répandues.

Il y a des gens, écrit S. Blakie, qui passent dans le vie les yeux ouverts et ne voient rien.

Rien d’étrange comme notre façon d’aller les yeux ouverts sans rien voir. La cause en est que l’œil, comme tout autre organe, a besoin d’exercice ; trop asservi aux livres, il perd sa force, son activité et finalement n’est plus capable de remplir