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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/67

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AU PAYS DES PARDONS

les prélats, les prêtres ; la foule suivait, chantant — sur le ton du vieil hymne de guerre — le cantique de « sant Erwân ». Et c’était assurément très beau.

On fit, en cet appareil grandiose, le tour des rues de Tréguier. Mais, au grand étonnement des fidèles, on ne s’engagea point sur les terres du Minihy, on n’alla pas rendre visite à saint Yves dans sa vraie « maison ». Je me plais à croire que ce fut par respect pour de certaines convenances que les Bretons ont coutume de formuler dans cet adage : à chaque pays son pardon.


V


Il n’y en a qu’un qui soit proprement le pardon de saint Yves : c’est celui qui se célèbre au Minihy, dans la journée du 19 mai.

… Nous demeurions, en ce temps-là, à Penvénan — un gros bourg triste sur un plateau