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Page:Le Canadien, édition du 18 avril 1807.djvu/3

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Couloit à grands flots en Exécutions, et à qui les noirs fuppot* de Thémis ponvoient à peine fuffire, tant les objets de fes per fcc ut ions croient nombreux* qu’un tel homme enfin n’a qu’à, au moment d’une Elcdion, après avoir employé les moyens de la plus vile corruption, offrir des préfens indignes même de ceux qui les reçoivent, t’aflurer de qurlqucs cabaretiers néceflitcux, il t’afftirera d’un nombre de voteurs (uffilans pour l’cmpoitcr fur d’autres Candidats dignes en tous points du choix de leurs concitoyen : : voila la lé- •çon utile que je délire donner par le moyen de votre papier : puiHè-t-dlc taire fou effet, .et n’étie pas encore oubliée l’annee prochaine-On a vu à cette Election plus de dix perfonnes ruinées de fond tn combk par le lormnc Candidat, qutlrucs uns même dont les h.rni font actuellement en vente à fa pouikme, on les a vus, dis je, fe p efenter avec une efpcce de fureur, pour lui donner leur fupportt on a vu.,, le dirai je ?... un Minière delà Religion du Prince fouiller Ion caractère facré, en donnant Ion fv’iiagc au même l andJat....Je m’arrête pour vous Uilfct vous éci cr, o hmi oka ! o mok s* ! Je ni apprrçois que j’ai peut-être pris trop au lêiicux une rircontlancc qui probablement lcra rire le relie de la Province j mais vous lavez, Moniteur f Editeur, qu’aucun homme ne regarde légèrement les affaires de fa parodie. Cependant pour ajouter à lamuiement de ceux qui pounoicnt ne pas voir la choie audî icncufcment que moi, k finirai en leur ddant que le Candidat trsompnant eut grand peine à trouver trois Electeurs Uchans ligner |x»ur certifier Ion Election, après avoir vaincu lui-mcme fa répugnance à écrire, avant le lokil couché, un Samedi, et qu’à la fin il n’a pu produire qu’un huifficr ivre, un maitre d’ecole (ans rcoliers, et un favetier lans pratique 11 faut auffi dire qu’eu lignant l’indcniurc il a beaucoup objcCte a “ dans l’année de Noire Seigneur” mais H a vaincu les fcrupules en ajourant à là fignaiure “1807”. Qu’en dites sous, Monficur l’Editeur ? Que fort les piodigcs du Continent de l’Europe auprès des nôtres.

Trois Rivières, vi Avril, 1807. Chmstianus. même EJeflion a donné lieu aux Impromptus suivons ;


Si Caligula, l’Empereur
Fit son cheval consul de Rome,
Ici, notre peuple électeur
Surpasse beaucoup ce grand homme :
Il prend par un choix surprenant
Un juif pour son représentant.


Le Comté de St. Maurice à fon repréfeniant Munra. Dialogue.

Pour un Ane qui fe prefente,

A quoi bon te fâcher, Munro ?

Ne faû-tu pas que dans cinquante Il doit y entrer un Zéro,

Munro répond.

Je fais fort bien que dans cinquante Il doit y avoir un Zéro :

Mais ne fus Je qu’avec quarante

Jamais Juif n’y fera ’Lira.

A Messieurs de la Chambre d’Assemblée. Cet Ane que l’on vous prefente

De ce Village eft le Héros’.

On ne peut compqkr-cinquantc

A moins d’employer un Zéro.

Monsieur f Editeur du Canadien,

Je ne fuis pas tout-à-fait d’avis que l’Election ’d’un Juif pour reprefenter. 1rs Trnis-Rivieres foit jlcul : ment preuve île l’abfrnce de mut préjugé’ re- 11 gteux ; je trou plutôt que cela doit erre ri garde comme une preuve de l’exiflrpce d’une ir.flj-.-r.ee parmi les Electeurs plus fonc que le fentiment de leur devoir envers leur pays.

Les Juifs, comme l’a fort bien obfervé un écrivain de nos jours, font par-tout un peuple à part du corps de la nation dans laquelle ils vivent. Un François, un Anglois, un /llcmand, un Espagnol ou un homme Je toute autre nation que ce loti, s’il ne s’amalgame pas avec la nation où il se trouve, au moins (es enfans s’y amalgament j niais jamai> un Juif ne le réunit à aucune autre race. Il le fait un devoir de religion, une réglé uniforme de conduite, de le tenir feparc’ des autres peuples. Les Juifs, dit ce même auteur, font réunis entre eux qtftoi que répandus dans tous les pays faifant une mslfe énorme qui n’a d’autre centre que lui-même, une telle confédération lic’c par une corref. pondancc continuelle, fi clic n’excite pis la jaloufie des peuples, ne mérite pas, au moins,.kurencouagt 1 :nt. Avec cjud droit un Jutf qui ne penfe qu’à lui-même et à fa fccte, peut-tl donc exiger J cire charge* de veiller aux intérêts détour un peuple ? et par quelle raison doit-on s’attendre qu’un tel homme vacquera au bien general ? I ignore par quelle forte d’influence lc% Electeurs de h ville des Trois Rivières ont pu dire un homme d’une telle dvlcription : Ils ont leur droit ; 11 ils auront lans doute tout ce que ia loi leur accorde ; mais ia Province a auîli les droits, et de ne doiterr s’ntendrc à aucune indulgente après un choix f ; extraordinaire. æ.