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Page:Le Corset de Toilette.djvu/32

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LE CORSET
au point de vue anatomo-physiologique


« Le corset a le droit de se mouler sur les formes naturelles du corps ; il n’a pas celui de les soumettre à sa propre forme. Malheureusement, c’est ce qu’il réalise en général. » [1]


Nous avons traversé depuis lors une période de transition où la mode et l’hygiène ont essayé de se mettre d’accord. Sous le feu de la critique, on a fait effort pour restaurer élégamment sinon physiologiquement cette pièce de toilette, dont tous les types antérieurs peuvent être réformés au nom de la santé publique et d’une esthétique normale. A-t-on cependant trouvé le modèle idéal ? Il serait téméraire de l’affirmer. Si le cachet de la coupe se prête mieux à l’élégance géométrique de la toilette, il n’en va pas de même pour la liberté accordée au thorax et aux organes splanchniques de la femme. Cela tient à ce que les professionnels du corset ne connaissent que peu ou point les termes de l’équation qu’ils ont à résoudre. Pour eux, l’X Anatomo-physiologique reste encore irréductible.

Dès lors, s’ils ignorent les organes abdomino-thoraciques et la situation que ces derniers occupent précisément, comment arriveraient-ils à une réalisation physiologique ? Comment se garderaient-ils encore de l’écueil où tous échouent, s’ils ne possèdent pas une connaissance complète du squelette thoracique et de la mécanique respiratoire ? Pour atteindre un résultat depuis si longtemps cherché, encore faudrait-il savoir trouver et repérer sur la plastique féminine la situation de chacun des organes à soutenir ou à ménager. En prenant les mesures, en coupant les pièces d’un corset, en l’ajustant, encore faudrait-il avoir nettement présente à l’esprit la topographie des organes contenus dans les deux cavités splanchniques, dont cette pièce de toilette enferme, comprime et meurtrit trop souvent les parois.

Or, à ce point de vue, les essayeuses, les con-

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  1. E. CHAPOTOT. — Thèse de Doctorat, Lyon 1891.