Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/196

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de parler de ces activités qu’il n’a jamais pu concevoir, sans dire des choses que les dualistes trouveront absurdes ; je m’y résigne donc d’avance, et j’exprime du mieux que je peux la manière dont je comprends la théorie dualiste. L’âme inhérente au corps de l’homme vivant (et quoi que puissent dire quelques dualistes, c’est sur le modèle de l’âme prêtée aux hommes par nos ancêtres qu’ont été imaginées toutes les entités statiques, actives quoique immuables), l’âme est quelque chose d’immuable, mais qui néanmoins a des fantaisies, des passions, etc., et le corps est à sa disposition pour que ses fantaisies non mesurables puissent intervenir dans le monde des choses mesurables. L’âme est au corps ce que le mécanicien est à la locomotive ; le mécanicien ne peut pas locomotiver sans locomotive ; de même l’âme ne peut pas hommer sans homme ; mais l’âme peut âmer sans homme, comme le mécanicien peut hommer sans locomotive. Seulement, quand le mécanicien agit en homme sans se servir de la locomotive, il est l’objet de modifications mesurables, tandis que l’âme que nous lui comparons peut avoir toutes sortes de fantaisies sans que se modifie rien qui soit susceptible de mesure, pourvu qu’il ne lui vienne pas à l’idée de faire manœuvrer le corps qu’elle dirige. La comparaison est donc imparfaite et il n’en pourrait être autrement, car il est impossible de comparer à rien d’observable