Aller au contenu

Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tiré de la honte où on le cache, remis dans sa gloire, sous le soleil. Qu’on se fâchât, il l’admettait aisément ; mais il aurait voulu au moins qu’on lui fit l’honneur de comprendre et de se fâcher pour ses audaces, non pour les saletés imbéciles qu’on lui prêtait.

Il se tut, envahi d’une tristesse. » —

Et quelqu’un se leva : Maître, dit-il, tu parles d’indulgence ; hélas, qui en eut moins que toi ? Et pour que nous te comprenions, hélas, que n’as-tu commencé par te comprendre toi-méme ? Il n’y a, selon toi, ni beauté ni laideur dans les choses. Hélas, les choses existent-elles seulement, et crois-tu que la vie dont tu les animes soit ailleurs qu’en toi ? Ta vision du monde n’est ni plus vraie ni plus fausse que la nôtre. C’est toi qui la fais. Mais quel prosélytisme fâcheux et