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Page:Le Littré de la Grand'Côte, éd. 1903.pdf/266

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PATÈTERIE, s. f. — Lambinerie, tatillonnage. C’te catolle de Lionarde n’en a jamais fini avec ses patèteries. Piémontais patetaria, bigoterie scrupuleuse.

PATI, s. m. — Gésier des animaux. Au fig. Estomac. — Nous nous sons metu chècun quinze matefaims sur le pati. Nous les avons mangés. — De pastarium, fait sur pastum.

PATICHON, s. m. — Le même que patet, avec un joli suffixe péjoratif.

PATIENCE, s. f. — Petite pâlisserie fort bonne, en forme de pastille, que font nos confiseurs. Les personnes spirituelles, en offrant des patiences, ne manquent jamais à dire cette plaisanterie neuve : Prenez patience. Je crois qu’elles ont raison, car je ne vois pas d’autre origine au nom, sinon qu’on prend patience en en mangeant.

PATIFLU, USE, adj. — C’est patet, avec accentuation péjorative dans le sens de lourdeur et de maladresse, ainsi que l’indique ce suffixe moelleux.

PATINGOLER, v. n. — On dit que la terre patingole lorsque, en la serrant, elle adhère comme de l’argile. En Dauphiné, les enfants ont un jeu qu’ils appellent patingole margaule, où l’on pitrogne de la terre pour en faire des boules. Margaule signifie marne, de marga (comp. margagne). On patingole la margaule. — De patiner.

PATINS, s. m. pl. — Chaussons de lisière. Lorsque mon père avait à sortir par le verglas, ma mère ne manquait jamais à lui faire mettre ses patins par-dessus ses souliers.

PATINTAQUE. — Bruit du métier de taffetas, par opposition au bistanclaque, bruit du métier de façonné. Pa, c’est le bruit de la marche ; tin, de la navette ; tac, c’est le coup de battant. C’est un patintaque, C’est un taffetatier.

PATOIRE, s. f. — Personne lambine, sotte, qui s’embrouille facilement, qui n’a jamais fini de s’expliquer. — C’est patet, où le suff. oire a été substitué à et. Comp. parloire. Ce suffixe oire, appliqué aux personnes, est toujours très péjoratif.

PATRIGOT, PATRIGOTAGE, s. m. — Bavardage, tripotage, paquets. La Vérolique a rencontré le Pothin avè la Sicile ; elle a fait de patrigots, manquablement. Cotgrave, qui donne patricotage, le traduit inexactement par wranling, brangling, idle or unjust contention in words. — De pratique (Mistral), plus ot, d’où praticot, patricot, patrigot. Patrigot, bavardage de pratique (voy. ce mot), de personne sans valeur.

PATRIGOTER, v. n. — Faire des patrigots.

PATROUILLE, s. f. — Boue liquide. « Notre Dame de Forviri… Los fouaiti dins la patroille… » (Chans. de Revérony.) — Subst. verbal de patrouiller.

PATROUILLER, v. n. — Patauger dans la boue liquide. — C’est le français patouiller. Sur le suffixe, comp. gabouiller, bassouiller, benouiller, sansouiller, etc.

PATTE, s. f. — Chiffon, loque, morceau de linge. « Du Diable si elle sait seulement savonner une patte ! » dit dame Guillaume dans la Bernarde.

Patte mouillée, Patte à relaver, Chiffon mouillé qu’on tient au coin de l’évier, et qui sert à relaver la vaisselle.

Avoir la patte mouillée, Recevoir la correction des mamis. On leur applique quelques coups de la patte à relaver sur le derrière. Ils crient comme des perdus quoique cela ne leur fasse aucun mal. Quand ils ont l’âge de raison, on passe au robinet.

Au fig. Une patte mouillée, terme péjoratif, Une personne molle, sans énergie. Si M. Cornadaud n’était pas une patte mouillée, y a beau temps qu’il aurait passé sa femme à la porte !

Patte à briquet, Morceaux de linge brûlé qu’on étouffait dans le briquet pour servir d’amadou, et sur lesquels on battait la pierre à fusil au temps où il n’y avait pas d’allumettes chimiques.

Marchand de pattes (voy. pattier et pattaire). C’est le marchand ambulant qui crie par les rues :

[partition à transcrire]