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Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/45

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ainsi sans s’en douter le goût de la coquetterie.

Voyant un terrain facile pour exercer son empire Irène, enchantée de la transformation qui s’opérait chez sa petite fille de chambre, l’initia à mille finesses féminines et, en ces quelques mois, fit de l’insignifiante Annina une réelle jolie fille, bien nippée par les robes et le linge qu’elle lui fournissait, séduisante par les soins de sa personne qu’elle lui inculquait, sortant peu à peu de sa condition subalterne pour être traitée plutôt en jeune compagne qu’en servante, quoique accomplissant toujours son office avec la plus scrupuleuse exactitude.

Le rayonnement de la beauté d’Irène affinait tellement sur tout ce qui l’entourait, que Stanislas n’apporta aucune attention à cette création humaine, approuvant cependant sa femme dans l’intimité qu’elle accordait à une enfant, qu’on sentait reconnaissante pour le maître et la maîtresse.

L’amour de son mari se ravivant fougueux, Irène, qui riait chaque soir au retour de Stanislas du café, lui racontant le prodigieux effet qu’elle produisait dans le pays, et qui obser-