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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/15

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trine, le monde n’existait plus, il lui semblait qu’il la possédait, et ses mains prirent connaissance par dessus la toilette des trésors qu’il convoitait : les yeux de Lucette se levèrent sur les siens, avec un frémissement des cils et elle murmura :

— Vous me voyez et vous me sentez nue !

Était-il possible qu’un homme, à ces simples paroles d’une femme, éprouvât une telle commotion ! Oui, il l’apercevait nue, il la tenait, elle redevint moqueuse et ajouta :

— Pauvre Émile, vous perdez… votre bien !

Il perdait, il perdait, ah, elle ne retirait pas son corps de la molle pression dans laquelle ils tourbillonnaient ; il rougissait comme un enfant fautif, elle maintenait une jambe presque collée contre les siennes, il eut un tremblement, on attaquait les dernières mesures, elle dit tout doucement :

— Ralentissons, mon ami, ralentissons, pour nous arrêter près d’une porte. Vous vous sauverez. Vous avez besoin de sé-