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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/199

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et allait la remettre dans sa poche, il lui saisit le bras :

— Qu’as-tu là ?

— Je t’apportais mon image nue, tu as sans doute en ma sœur la réalité, inutile que je te la donne.

— Lucie !

— Oh, je ne suis pas jalouse !

— Alors viens avec nous.

— Je ne refuse pas.

— Et pose le portrait dans ce tiroir.

Il la tenait dans ses bras, et leurs lèvres qui s’approchaient, n’hésitèrent plus à s’agripper.

— Je veux, dit-elle, que tu m’aimes d’amour plus que de volupté.

— Oh, je t’aime d’amour !

— Et Lucette ?

— Elle est de toi, de ton sang.

— Elle m’a précédée dans ta vie.

— Viens.

— Encore une caresse. Là-bas, tu entends, je ne serai que comparse : il ne faut pas qu’il y ait de la haine entre deux sœurs, entre deux sœurs comme Lucette et moi, tu comprends ?

— Et si moi je te veux aussi.