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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/40

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vous. Les portes sont ouvertes ; s’il vous plaît de changer de place, ne craignez pas d’aller, de venir, de regarder, je ne vous demande de respecter que cette sortie-ci, un boudoir, puis ma chambre, où je ne m’attarderai pas. Par là, au haut du salon, est la salle à manger, où nous souperons dans un instant ; par ici, au bas, deux autres salons. Vous êtes dans la partie qui m’est réservée, nul n’y pénètre sans mon autorisation.

Elle lui tendit les mains dégantées qu’il baisa, et se sauva.

Comme elle le quittait, rêvait-il, il entendit un orchestre assourdi, exécutant la dernière valse qu’il dansa la veille avec Lucette de Mongellan ! Il se dressa, le cœur bouleversé, et son esprit pensa :

— Lucie serait-elle Lucette !

Non, elle ne l’était pas : des différences bien caractéristiques existaient entre les deux femmes, et la chevelure elle-même ne pouvait du jour au lendemain subir une telle transformation de couleur.

La valse continuait sur un mouvement lent et voluptueux ; il se dirigea vers la salle à manger, d’où paraissait venir le