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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/46

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Émile regarda, haletant de passion sous les caresses de Lucie, dont les lèvres, dégarnies de pâté, ne quittaient plus les siennes, s’affolant sous les attouchements d’Yvonne agenouillée devant sa maîtresse pour lui caresser par dessous sa virilité qui s’agitait : il tressaillit, Lucie avait appuyé la tête sur son épaule, lui frôlant légèrement la poitrine de la pointe de ses seins ; il trembla de fièvre et de délire, à la contemplation de ce corps de déesse, dont les courbes couraient en ligne de feu sous ses regards, il distingua le couple qui valsait et poussa un cri de stupeur.

— Lucette, Lucette !

Un homme et une femme nus, entrelacés, dansaient dans le salon découvert, la femme d’une beauté aussi éclatante que celle de Lucie, à qui elle ressemblait d’une façon frappante, sous ses cheveux d’un brun ardent. Ils dansaient et ils se becquetaient, ils dansaient et leurs mains couraient aux attouchements licencieux, et elle, l’impitoyable sirène, se détachant un instant, tourna, gracieuse, devant son cavalier, comme Salomé devant Hé-