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Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/108

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supériorité, me tiennent subjugué, anéanti, vous pouvez seule discerner ce qui est dans mon âme, dans mon cœur.

Il parlait et il couvrait de petits baisers les mains qu’elle ne retirait pas de ses lèvres ; elle savourait elle-même cette effervescence d’amour qui, malgré son expérience de femme aimée et capricieuse, la pénétrait d’un charme qu’elle ne connut jamais encore, elle se pencha pour parler à son oreille et murmura :

— Enfant, puisque tu aimes d’un amour surpassant la volupté celle qui est ta souveraine, ta mère, derrière les murs de ce Couvent, celle qui reconnaît te devoir les joies de la sensualité, pour te récompenser de la transformation que tu sus accomplir dans ton être, pour te remercier de ton dévouement, de ton sentiment d’exaltation, puisque tu aimes celle qui aspire à cette heure à vibrer de la même ardeur que la tienne et que tu ne peux définir, apprends d’elle le catéchisme d’amour des temps de demain, et jure d’être croyant, de le respecter.

Dans la solitude du vaste vestibule