Aller au contenu

Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 119 —

Elle l’apercevait toujours à sa suite, l’escortant d’une façon plus ou moins discrète, suivant les circonstances, tenant les yeux baissés lorsqu’elle le regardait, se lançant à des hardiesses sur les sœurs si son regard pesait trop lourdement, comme s’il eût voulu échapper à l’attraction exercée.

Soupçonnait-elle cette attraction ? Non. Elle s’intéressait cependant à ses histoires voluptueuses, plus qu’à celles des autres, par la crainte de le voir perdre le fil des études entreprises, dans l’appréhension de ne pas le voir atteindre le progrès moral et physique dont elle le reconnaissait capable, avec l’effroi d’une chûte possible qui le rejetterait au niveau des autres pupilles.

C’est qu’il travaillait avec ardeur, ce jeune garçon qui faillit devenir un bandit, qui le fût même puisqu’il viola et assomma une fille ! Il travaillait et se formait, révélant une nature d’essence supérieure et délicate ! Il travaillait, se formait, poussé par l’amour, par le culte qu’il lui vouait, et, il était enfin son amant !

Son amant !