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Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/164

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de son secrétaire, déjà attelé à la besogne. Elle lui tendit la main et lui dit :

— Eh bien, Hugues, t’es-tu reposé ?

— Je n’ai fait qu’un somme et tout le temps je t’ai rêvée.

— Après le travail, nous tâcherons d’effacer le rêve : la réalité est préférable, ne le crois-tu pas ?

— La réalité consacrant le rêve rend la vie trop belle !

— Ne t’en effraye pas, mon mignon.

— Après le déjeuner, lui prenant le bras, elle le conduisit aux fameux jardin des Délices, ce jardin où fauta Izaline et, s’installant sur le banc, près du tabernacle, lui murmura :

— Ici, l’amour seul est le maître : parle-moi du tien et aime-moi ; mon cœur et mes sens ne demandent que ton bonheur.

Il l’enlaça, approcha la bouche de la sienne, leurs lèvres s’unirent dans une chaude caresse.

Minute exquise où l’âme semble prête à quitter le corps, pour aller dans l’infini s’unir à celle de l’aimée ; sensation inoubliable qui rachète tous les tourments de cette terre, mais qui laisse ensuite, hélas