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Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/242

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Tandis qu’autour de nous l’horreur de la tempête
Redouble les combats du tonnerre & du vent,
Nous marchons, ayant peur de retourner la tête
Vers le geste de Dieu qui nous pousse en avant.

La caravane, après un lent désert torride,
Trouvera l’oasis, pleine de chants d’oiseaux,
Où le svelte palmier baigne d’une ombre aride
Le parfum du lotus qui fleurit sur les eaux.

Ainsi nous parviendrons, après un long voyage,
Au paradis lointain promis à nos aïeux ;
Nous réaliserons l’espérance des sages
Et nous accomplirons la parole des dieux.

Les horizons profonds, que nul regard ne sonde,
Derrière le brouillard ténébreux & vermeil,
Gardent à nos désirs la jeunesse d’un monde
Où nous rajeunirons sous un plus beau soleil.

Là, dans l’effusion des clartés éternelles,
Nous nous reposerons avec sérénité,
Et les siècles, présents au fond de nos prunelles,
Seront la vision de l’immortalité.

Voici les temps venus, que l’histoire révèle.
Nul mystère étoile n’obscurcit le ciel bleu,
Et l’homme, créateur de l’époque nouvelle,
Sent s’apaiser en lui les angoisses de Dieu !