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Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/41

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DIX BALLADES JOYEUSES

POUR PASSER LE TEMPS

Composées à la manière de François Villon, excellent poëte
qui a vécu sous le règne du roi Louis le onzième,
par Théodore de Banville.

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I

BALLADE

DE SES REGRETS POUR L’AN 1830


Je veux chanter ma ballade à mon tour !
Ô Poésie, ô ma mère mourante,
Comme tes fils t’aimaient d’un grand amour,
Dans ce Paris, en l’an mil huit cent trente !
Pour eux les docks, l’autrichien, la rente.
Les mots de Bourse étaient du pur hébreu ;
Enfant divin, plus beau que Richelieu,
Musset chantait ; Hugo tenait la lyre.
Jeune, superbe, écouté comme un dieu.
Mais à présent, c’est bien fini de rire.