Aller au contenu

Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ENVOI.


Prince, je fuis le monde & sa torture.
Je resterai (Dieu veille à ma pâture !)
Épris des vers, des lys, des falbalas ;
Tranchons le mot, de la littérature.
C’est le moyen d’avoir joie & soulas.






IV

BALLADE

DE SA FIDÉLITÉ A LA POÉSIE


Chacun s’écrie avec un air de gloire :
À moi le sac, à moi le million !
Je veux jouir, je veux manger & boire,
Donnez-moi vite, & sans rébellion,
Ma part d’argent ; on me nomme lion.
Les dieux sont morts, & morte l’allégresse.
L’art défleurit, la muse en sa détresse
Fuit, les seins nus, sous un vent meurtrier,
Et cependant tu demandes, maîtresse,
Pourquoi je vis ? Pour l’amour du laurier.

O Piéride, ô fille de Mémoire,
Trouvons des vers dignes de Pollion !