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Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/295

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Froide, inerte, immobile, inexorable, dort
En un sommeil de plomb qui ressemble à la mort,
Le jour succède au jour sans ombre et sans remord,
Et la nuit à la nuit, sans vie et sans lumière :

Votre cœur n’est jamais inquiet ni charmé ;
Dans la paix du sépulcre il dort inanimé…
O mon Dieu ! n’être pas aimé lorsque l’on aime,
C’est un affreux malheur — mais le malheur suprême,
C’est de ne pas aimer, lorsque l’on est aimé.





II

A UNE AUTRE


Tout ce qui charme est sur tes lèvres :
Les mots émus qu’on dit tout bas
Et ceux qui prennent leur ébats,
Partant, courant comme des lièvres ;
Le doux pli qui, tendre ou moqueur,
Égaie ou console mon cœur ;
La caresse dont tu me sèvres
Pour m’irriter ou m’apaiser :
Parole, sourire et baiser,
Tout ce qui charme est sur tes lèvres.