Aller au contenu

Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Raccourt et recommence un travail toujours vain.
Vivrai-je ainsi longtemps ? où trouverai-je enfin,
Dans un de ces pays où je viens et je passe
Sans laisser après moi ni souvenir ni trace,
Où la terre est si bonne et le soleil si beau,
Le bonheur que je cherche ou le pain du tombeau ?




DÉSIR


O volupté de vivre !…
ANDRÉ THEURIET.


Oh ! refaire des vers, laisser le rire éclore,
Retrouver frais et purs les rêves d’autrefois,
Reprendre ma jeunesse au printemps, à l’aurore,
Et refleurir soudain avec l’œillet des bois !

Puis, lorsque sur muon front redressé la ramure
Jettera son réseau mêlé d’ombre et de jour,
Que chaque nid aura son hymne ou son murmure,
Rouvrir soudain mon cœur au doux chanteur, l’Amour !

Enfin, comme le lac insondable et limpide
Où le soleil se joue en longs rayons joyeux,
Sous l’éblouissement d’un seul regard rapide
Réfléchir de nouveau tout le ciel dans mes yeux !…