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Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/81

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Sur les bords de ſa bouche humide.
Il gliſſa ſa brûlante main
Sur la neige de ſon beau ſein,
Dont il prétend fondre la glace ;
Et la tenant entre ſes bras
Il oſe porter ſon audace
Sur un lieu plus ſaint & plus bas.

5.

Là ſans reſpect & ſans relâche
Il cherche l’objet de ſes vœux,
Et trouve ce lieu bienheureux
Deſſous la juppe qui le cache.
De ſes doigts tremblans & hardis
Il prend le ſombre Paradis
Qui donne l’enfer à nos ames,
Ce trône vivant de l’amour,
Où parmi les feux & les flâmes
On ne trouva jamais le jour.

6.

Attachés bouche contre bouche,
L’un & l’autre étroitement pris,
Il ébranla ſi bien Cloris
Qu’il la jetta ſur une couche.
Alors avec des yeux roulans,
Demi vifs & demi mourans,
Elle feignit d’être pâmée,
Et dans un ſi prompt changement,