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Page:Le Parnassiculet contemporain, 1872.djvu/42

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« Par Mikombo ! je suis un chef terrible et riche !
« Pourtant je donnerais mon coffre et mon Fétiche,
« Mes gilets, mon gorille et mes femmes en sus,

« Pour être ce traitant, ce mulâtre imbécile
« Qu’on nomme Orassengot, et dont le domicile
« Est plus pauvre et plus nu que son vieux pardessus ».
....................

Une femme Pahoine ayant les dents en pointe
Écoutait le chef noir, caressant sa chair ointe
D’huile. Elle dit : « Ô roi ! pourquoi tremble à ton œil

« La perle de tes pleurs ? Parle sans défiance.
« N’as-tu plus d’Oulougou, ni de pipe en faïence,
« Pour que sur ton esprit s’amasse tant de deuil ?

« Qu’a-t-il donc d’étonnant, ce fils de la Havane
« Qui sans toi serait mort de faim dans la savane ? »
Bétani répondit : « Enfant au cœur ouvert,

« Lorsqu’il se rend à bord des navires en rade,
« Il a, ce Sang-Mêlé, pour chapeau de parade
« Un shako d’artilleur orné d’un pompon vert ! »