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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/116

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stérilité du mariage, et qui les porte à regarder la fécondité comme un signe de la faveur divine.

Une épargne, tenue en rapport avec l’importance du foyer et de l’atelier, est réalisée chaque année : elle remédie, s’il y a lieu, aux fléaux déchaînés par les désordres atmosphériques et les calamités sociales ; mais, sauf ces cas exceptionnels, tous les produits épargnés dans le cours d’une génération sont également partagés, à titre de dot, entre ions les enfants que la famille doit établir pendant ce même intervalle de temps. Toute la communauté s’inspire du même sentiment : le désir de perpétuer la famille. Le père et la mère, seuls pouvoirs institués par le IVe commandement, propagent autour d’eux ce désir, en s’appuyant sur la plus puissante des forces humaines, sur l’amour paternel. D’après leur enseignement, que confirme la pratique de la vie journalière, le bonheur acquis est le résultat évident des traditions léguées par les ancêtres avec le domaine familial ; et ce bonheur ne peut être transmis aux descendants que sous les mêmes influences.

Dans les rangs supérieurs de la société, de même que dans les situations les plus humbles, la famille stable et féconde est, pour la race entière, la vraie source de la prospérité. C’est l’unité sociale par excellence : celle où se perpétuent l’application au travail, la soumission à