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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/129

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plateaux à pentes faibles des montagnes escarpées. Établis dans des localités presque identiques, les pasteurs diffèrent donc des sauvages et des autres races d’hommes, en ce que la nature du lieu habité leur impose non seulement l’uniformité des habitudes, mais encore la tendance à la stabilité dans le bien. La femme est respectée sous l’influence d’un climat tempéré, et son ascendant social est assuré par l’organisation des foyers domestiques. Comparés aux sauvages qui sont condamnés à de pénibles migrations, les pasteurs constituent, en effet, des races relativement sédentaires. Ils vivent, il est vrai, sous la tente ; mais, en général, les déplacements ne dépassent guère les limites d’un pâturage peu étendu. D’ailleurs, lorsque l’enchevêtrement des plateaux herbus et des montagnes fait établir des stations d’hiver et d’été, les pasteurs ont toujours d’amples moyens de transport fournis par leurs animaux de bat, de selle ou de trait. Au milieu de cette vie demi-nomade, le foyer domestique reste organisé : il est même, eu quelque sorte, plus « sociable » que celui des races sédentaires dont les habitations sont invariablement fixées au sol. Un groupe de lentes qu’occupent les ménages d’une même famille et qu’entoure un troupeau paissant jour et nuit, offre une élasticité que ne saurait avoir une habitation absolument fixe. Souvent, d’ailleurs, lorsque, selon les