premier de ces actes fut l’effusion de sang qui eut lieu à Vassy en 1562 ; la déclaration de guerre fut faite à Paris, en 1572, la nuit fatale où des catholiques, partisans de la cour, procédèrent au massacre des protestants.
Depuis cette date funeste, la violence, ayant pour prétextes la religion et la souveraineté, a souvent désolé l’Europe. Le mal a été momentanément guéri par la sagesse des dirigeants, à laquelle venait en aide le souvenir de la dernière catastrophe ; mais il s’est reproduit sous des influences analogues à celles que je viens de signaler. En France, par exemple, la souffrance a été ramenée, en 1685, par la révocation de l’édit de paix (de 1598) et de l’édit de grâce (de 1629) ; au XVIIIe siècle, par la corruption des gouvernants et l’abus des nouveautés. La violence a repris son empire en 1789 ; et, au moment où j’écris ces lignes, les esprits les plus perspicaces n’entrevoient pas la fin d’une nouvelle guerre de cent ans.